Les parfums AKRO, entre élégance et addictions quotidiennes

(c)DR

La marque de parfums de niche AKRO FRAGRANCES capte l’intensité des addictions modernes et les transforme en parfums élégants et racés qui troublent les sens. Olivier Cresp et sa fille Anaïs y mêlent audace, élégance et gourmandise, donnant naissance à des créations qui éveillent la mémoire, stimulent le désir et jouent avec la parfumerie de niche contemporaine. 

Dans cette interview pour SCENTISSIME, Olivier Cresp dévoile l’univers d’AKRO et sa vision créative, aussi intime que transgressive.

L’évolution des addictions, source d’inspiration créative

Hervé Mathieu : AKRO explore des addictions comme le café, le chocolat ou la nicotine. Qu’est-ce qui vous fascine dans ces obsessions quotidiennes, et comment les traduire en parfum sans tomber dans la caricature ?

Olivier Cresp : Ce qui me fascine, c’est l’évolution des gens face aux addictions. Ils ont de plus en plus d’addictions, ils sont des acheteurs compulsifs, des addicts aux réseaux, tout va vite et nous sommes dans une recherche de plaisir intense et immédiat. Ce qui me fascine aussi, c’est ces gens qui sont des « bouffeurs » de vie. Les addictions au sports extrêmes par exemple. Il y a quelques années, faire un marathon était extraordinaire, maintenant on invente des courses, des sports toujours plus extrêmes.

Ce qui m’intéresse avec AKRO, c’est de traduire ces addictions pour les avoir au quotidien. Et pour ne pas tomber dans la caricature, j’utilise mon style figuratif. C’est-à-dire que je pars de l’idée mais je la transforme tout doucement en alliant les matières premières et les molécules à ma disposition pour créer un parfum portable, élégant et racé. L’addiction est reconnaissable mais pas caricaturale.

Réconcilier l’interdit et le plaisir par le parfum

HM : Les créations AKRO s’inspirent d’univers parfois jugés “transgressifs”. Est-ce une façon de réconcilier l’interdit avec le plaisir ?

OC : Oui complètement, le but est de créer des plaisirs de la vie. On sait tous que plus c’est interdit plus c’est tentant et cela apporte du plaisir. Chez Akro, le but est de reprendre l’addiction pour garder le plaisir mais sans le transgressif. C’est garder le bonheur sans le côté plus sombre de l’addiction. On peut abuser de nos addictions sans effet négatif. Exemple : Crush peut être consommé sans limite car il est sans calories !

AKRO, une liberté de création à quatre mains

HM : Vous avez une extraordinaire carrière internationale avec des best-sellers grand public. Qu’avez-vous cherché à faire différemment avec AKRO, et qu’apporte la liberté d’une marque indépendante ?

OC : Pour moi cela me permet une créativité pure. Je n’ai pas de carcan, j’utilise les matières premières que je souhaite peu importe le prix. J’ai une liberté de temps aussi. Je peux créer un parfum sur 2 ans comme en quelques semaines. Les enjeux sont différents. Je peux prendre des risques.
 
HM : Votre fille Anaïs est au cœur du projet AKRO avec vous. Comment ce dialogue intergénérationnel influence-t-il votre approche créative ?

OC : C’est génial car j’adore apprendre des jeunes et de leur univers en règle générale. Anaïs a une approche très créative et visuelle qu’elle me soumet. Cela me permet de me nourrir d'idées. Anaïs me challenge et me permet de me dépasser. Grâce à la confiance et l’admiration réciproque, on se permet de faire des choix audacieux et de se challenger continuellement.  

Des idées fortes plutôt que des surdoses d’ingrédients

HM : Beaucoup de parfums de niche jouent aujourd’hui sur l’excès, par exemple sur des surdoses spectaculaires d’ingrédients, énormément de oud, d’ambroxan, de vanille ou de musc blanc. Chez AKRO, la force vient plutôt de l’idée. Comment transformez-vous un concept aussi immédiat qu’une addiction en une architecture olfactive sophistiquée ?

OC : C’est un art ? Cela vient en grande partie de mon style, ma signature figurative. Je crée des formules courtes et faciles à comprendre. Je ne suis pas pour le surdosage. Le tout réside dans une construction épurée et construite avec précision. Comme les impressionnistes dans l’art, c’est peu de couleur mais parfaitement compréhensible. Ma parfumerie est similaire, peu d’ingrédient mais correctement exécutée pour plus de clarté. C’est visible et imagé. Ça permet à chacun de s’y retrouver et d’y plonger avec ses propres réminiscences. La tenue et diffusion de nos parfums vient d'une conception très « fusante ».

AKRO, une marque de niche ?

HM : Votre parcours couvre à la fois la parfumerie mainstream et la niche. Comment voyez-vous aujourd’hui la frontière entre les deux, et où situez-vous AKRO dans ce paysage ?

OC : Akro est vraiment une marque de niche dans la conception de ses jus, et aujourd’hui je suis plus attiré par la niche. Les deux courants existent et existeront mais la niche se développe énormément et prend de plus en plus de parts de marché. Les consommateurs veulent de plus en plus porter leur propre parfum et mélanger. Ça se voit aussi dans les marques mainstream qui créent de plus en plus des collections « exclusives ». Dans tous les cas, ce ne sont pas les mêmes clients.

Crush : une gourmandise adulte, moderne et aérienne

HM : Votre nouvelle création Crush s’inspire du sucre et de la gourmandise, mais sans tomber dans l’excès infantile que l’on retrouve dans certains “gourmands” du marché. Quelle a été votre démarche pour trouver ce juste équilibre entre tentation, plaisir et sophistication ?

OC : Merci beaucoup. Dans Crush tout particulièrement, je n’ai pas mis de sucre, c’est un gourmand non collant, assez léger et plutôt aérien avec de la crème chantilly. C’est une création très moderne, une rose gourmande à croquer. On est dans une gourmandise très proche de la pâtisserie en elle-même. Un gourmand très imagé. La gourmandise adulte, sophistiquée, pas lourde. C’est la joie des textures entre le croquant de la coque et le fondant du cœur, sans aucune overdose.

Les nouveaux territoires des parfums gourmands

HM : Vous êtes à l’origine de la révolution des parfums gourmands dans les années 1990 avec Angel. Aujourd’hui, cette famille connaît un regain d’intérêt spectaculaire, aussi bien en mainstream qu’en niche. Comment percevez-vous cette évolution, et pensez-vous que l’on a encore des territoires olfactifs inexplorés dans le gourmand ?

OC : Les gourmands ont vraiment toujours été une tendance mais le phénomène est croissant. Les parfums gourmands rassurent et apportent de la joie. On en aura toujours mais ils changent de terrain de jeu. Des notes de céréales, de fruits rouges, de sucre, de caramel... Et oui il reste encore de l’inexploré. En particulier, le lien réel avec le gourmet, les pâtisseries. J’ai envie d’interpréter tellement de vraies recettes. Des gourmands plus figuratifs, plus littéraux.

Crush et Bake, les portes d’entrée vers l’univers AKRO

HM : Si vous deviez conseiller un premier parfum AKRO à quelqu’un qui découvre la marque, lequel choisiriez-vous et pourquoi ?

OC : Crush ou Bake, sans hésiter car ils sont faciles. Facile à comprendre et adopter tout en étant créatifs et sophistiqués.

HM : Question bonus : Avez-vous déjà imaginé une addiction contemporaine qui s'est avérée impossible à traduire en parfum ?

OC : Oui, l'addiction au sport pour moi est très dure à traduire, ou bien l’addiction aux jeux.

Découvrez l'univers des addictions délicieuses d'Akro

Vous avez envie de ressentir la signature olfactive d'Olivier Cresp sur votre peau ? Découvrez sur SCENTISSIME les parfums qu’il a signés pour AKRO FRAGRANCES. Lesquels vous feront chavirer ?

Les Créations d'Olivier Cresp pour AKRO

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